Dimanche 7 août 2016, le Pic d'Aspe
Pour cette sortie, Christian nous a fait quelques propositions au pic d’Aspe. L’accès se fait par le Somport, on passe Canfranc pour prendre à droite la route d’Aisa (ne pas confondre avec Ainsa), qui remonte plein nord. On continue la route jusqu’à une barrière qui ferme l’accès à la piste.
La première voie suggérée est la voie «Anaya». Après examen, ça a l’air un poil trop rude (pas équipée, 6b/6a obligatoire).
Le topo de la voie Anaya
La voie « Subterranea » a l’air est plus abordable, V sup max, mais 10 longueurs pour 300 mètres quand même.
Le topo original du groupe Sendero Limite
Cette voie récente (2011) est indiquée sur le topo d’origine comme semi-équipée, avec la mention +"un jeu de friends". En fait si c’était le cas lors de l’ouverture il n’y en a vraiment plus besoin. D’après le blog de Sendero Limite, elle a été ré-équipée en 2015, "en renforçant les relais et en mettant quelques parabolts qui manquaient". L’équipement tel que nous l’avons trouvé est très bon, surtout des spits de 10 mm, bien placés par rapport aux difficultés, avec quelques anneaux de corde anciens.
Les rééquipeurs à l'oeuvre. Photos du blog de Sendero Limite.
Ce rééquipement ne fait d’ailleurs pas l’unanimité, comme le montre un commentaire d’un autre blog espagnol, Gara Vertical qui dénonce en bloc "la massification, le danger de chutes de pierres, et des cordées qui n’ont pas le niveau pour une telle voie montagne".
L’approche est longue, 2h30, pénible sur la fin avec une remontée de pierrier mal commode.
Déjà essoufflé, et la paroi est encore loin!
On arrive au pied vers 11h30. Les cordées sont formées de Christian avec Laurent et Luc et de l’équipe d’anciens Bernard et Daniel. La première longueur, qui donne son nom à la voie, est très originale. C’est une grotte verticale sur 40m de haut, mais suffisamment large pour éviter la renfougne, la grimpe est à base de dalle fine, fissures physiques et dièdre technique.
Le nom de la voie écrit sur un morceau de sangle, avec le nom du groupe d'ouvreurs (SL pour Sendero Limite) et les chaussons de Bernard pour l'échelle (45 à vue de de nez).
Christian à l'attaque de la grotte.
Luc prêt à démarrer. Vous avez dit couleurs criardes? :)
Laurent dans un très joli grand écart, suivi par Daniel
C’est en plus assez poussiéreux, ce qui n’inspire pas trop confiance pour les pieds. La difficulté est soutenue en V/V+.
Luc sort du tunnel
Daniel à contre-jour depuis le premier relais
Puis arrivant au relais (et à la lumière)
L2 est une longueur de transition courte, une terrasse horizontale à la sortie de la grotte (II) suivie d’un mur court mais lisse en V+ où Bernard devra quand même s’employer.
L3 est la longueur clé, cotée V+/Ae sur le topo original, mais qu’un blog espagnol donne comme 6b+ en libre. C’est une combinaison de fissure à droite, à prendre en dülfer ou en inverse, et de pieds inexistants à gauche. Quelques sangles judicieusement placées par Christian permettent de passer en artif, mais c’est bien physique, et ces 3 premières longueurs ont bien entamé les réserves de la cordée de vétérans !
Christian démontre en quelques clichés l'art du 6b+ en libre. Notez le travail du pied gauche, posé sur des prises pour le moins fines!
Daniel dans le haut des difficultés. Un début en libre, suivi d'une belle démonstration de tire au clou!
Heureusement, la suite est plus classique, une belle longueur de dièdre/fissure en V débouche sur une grande terrasse, qui mène au pied de la deuxième partie.
Luc et Laurent au départ du beau dièdre de L4.
Bernard arrive au relais de la même longueur
On arrive ensuite dans un autre type de caillou, en passant d’un calcaire massif gris à un calcaire gréseux orangé. C’est moins raide que la première moitié, mais ça reste de la belle escalade, avec une belle longueur de dièdre suivie d’une dernière longueur courte se terminant par un toit athlétique mais bien protégé.
Petit train de cordées dans la deuxième moitié de la voie.
Puis c’est l’arrivée, il est 17 heures.
Heureux mais fourbus (ou l’inverse)
Le temps de se restaurer un peu, de replier les cordes, on entame le retour en rejoignant le sommet du Pic d’Aspe quelques centaines de mètres plus loin.
Le panorama à 360° est superbe, on voit l’Ossau, le Pic d’Enfer et la fumée d’un incendie de forêt vers le sud.
On quitte le sommet à 18h, après que Bernard ait déploré l’action de vandales qui ont cassé la borne géodésique du sommet !
L'Ossau depuis le sommet, avec le poteau vandalisé (aucun respect pour la géodésie!)
La descente par la voie normale est longue mais pas difficile, (ou l’inverse), mais il faut bien redescendre les 1100m de dénivelé entre le sommet (2645m) et le parking (1540m). Il y a un long passage spectaculaire dans la partie de calcaire massif ou l’érosion causée par l’eau a creusé un réseau de crevasses impressionnant.
Avec quelques arrêts pour profiter du paysage, de groupes d’isards prenant le frais sur des névés, et d'une marmotte sur le bord de son terrier, nous sommes de retour à la voiture à 20h30.
Une longue et belle journée, qui nous a permis de découvrir un coin peu connu de ce versant des Pyrénées, et une très belle voie, dont le seul point noir est qu’il faut aller le chercher au bout du monde.
Daniel, avec contribution de Christian, Laurent et Bernard pour les photos
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