Sortie du 10 janvier 2015 - Face NW du Pico Culivillas
La sortie initialement prévue était une initiation à la cascade de glace. Les conditions météo n’étant pas favorables à cause du redoux, Christian nous propose une course de couloir, la face NNW du Pico Culivillas, sur le versant espagnol du Pourtalet.
Altitude du pic : 2528m
Dénivelé total : 750m
Dénivelé de la partie escalade : 250m
La voie n’est pas équipée, sauf un relais construit avec 2 vieux anneaux de corde et un piton (voir photo plus bas), que Christian consolidera avec un friend et une sangle. Les autres relais se feront sur friends ou sur broches à glace. Les participants de la section : Marie, Matthieu, François, Lloyd et Daniel. La sortie était organisée par Eric, mais il s’est blessé en ski de rando, et nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Le rendez vous est matinal (6h au pont d’Oly, nous étions les premières voitures). On règle les crampons, et à 8h nous arrivons au parking de l’Anayet à Formigal. Le départ est cool, on remonte à droite de la piste de ski pour suivre le Barranco de Culivillas. Puis on prend à gauche pour le gros du dénivelé. On peut imaginer que l’été il y a un sentier bucolique qui serpente gentiment au milieu des fleurs, mais comme c’est l’hiver il y a de la neige, on ne le voit pas, on attaque droit dans la pente, et elle est raide, la pente ! Elle nous mène au pied du couloir, où l’on s’équipe. On sort les piolets et les crampons, les choses sérieuses vont commencer. Les cordées sont faites : Christian avec Marie et Matthieu, François avec Lloyd et Daniel.
Préparation du matos
Le couloir avec des grimpeurs déjà engagés
il y a monde devant, 2 ou 3 cordées, ce qui occasionnera un peu d’attente au premier relais, mais ensuite le trafic sera fluide. On rejoint le premier relais en remontant une pente raide, l’occasion de se familiariser avec la marche en crampons et le maniement des piolets, car à part Christian et François personne n’a encore pratiqué l’escalade sur glace.
Premiers pas crampons aux pieds
Premier relais
Panorama vers l’Ossau depuis le pied de la voie
La première vraie longueur est courte mais débute par un dièdre raide dont la partie gauche est en glace et la droite en rocher. Ça doit être ça qu’on appelle de l’escalade mixte… L’occasion de découvrir que l’adhérence des pointes avant sur le rocher, ce n’est pas celle des chaussons ! Mais tout le monde passe sans (trop) de problème. Matthieu dans le premier dièdre Et nous découvrons que contrairement aux idées reçues, la glace n’est pas un truc de bourrin, où on tape comme un sourd avec les piolets en donnant de grands coups de pied avec les crampons. D’abord donner de grands coups de crampons dans la glace ça fait mal aux pieds, trop taper sur les piolets ça fatigue les bras, et en plus on a du mal à les ressortir après. Ça se rapproche beaucoup de la grimpe sur de la dalle à petites prises, avec l’avantage que pour les mains les piolets donnent 40 cm d’allonge en plus. On peut crocheter de petites aspérités dans la glace ou le rocher, les planter dans l’herbe, et quand on grimpe en second c’est encore plus facile, il suffit de réutiliser les trous faits par le premier de cordée :). La 2eme longueur est plus longue, avec un autre très beau passage en glace suivi d’une partie moins raide en neige dure. Ensuite on sent que le sommet n’est pas loin, mais ça reste pentu et il faudra encore une grande longueur en corde tendue dans la neige pour l’atteindre.
François enquille la difficulté en tête
Lloyd dans la dernière rampe
Le sommet
Pour redescendre on suit la crête vers le sud-est, pour vite atteindre une descente de couloir au soleil, suivi d’une petite traversée et d’une remontée jusqu’à un col qui permet de redescendre côté nord, le tout en s’enfonçant jusqu’aux genoux dans la neige molle (le soleil ça n’a pas que du bon !) Une fois passé le col, on attaque la descente, la neige est dure mais reste profonde et traitresse, on n’est jamais sûr que le pied va tenir ou qu’on va s’enfoncer jusqu’au genou. On arrive au parking vers 16h30, quelque peu fourbus après une sortie bien remplie de 12 heures. Un grand bravo aux néophytes de la glace, surtout à Matthieu dont c’était aussi la première sortie grande voie, et qui s’en est très bien sorti, et un grand merci aux premiers de cordée Christian et François.
Daniel
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