Stage à Montserrat, weekend du 8 mai 2015

Jeudi 7. Voie Olga Frontera, Sierra de Montsec, près d'Alos de Balaguer. 

Pour cette sortie du week-end du 8 mai, le choix s’est porté sur Montserrat, près de Barcelone. Les participants : Mélanie, Bernard et Daniel, emmenés par Christian. Départ à 7h de Pau. Le plan est de s’arrêter grimper en route. Ce sera dans la Sierra de Montsec, près d'Alos de BalaguerCette voie figure dans le topo "Las 100 mejores escalades de Cataluna", par Pep Soldevila Rosell.

L’endroit est décrit comme bucolique et tranquille, ce qui correspond parfaitement. On y accède par 3km de piste longeant le Rio Segre. C'est un sentier de rando mais il est carrossable et on arrive au pied de la paroi.



Le rocher est un calcaire excellent. La voie est donnée pour 6 longueurs, la difficulté maximum est 5+ dans la superbe dalle triangulaire de L4. Les cordées sont formées de Christian et Mélanie, et Bernard et Daniel.

Le topo de la voie



 Mélanie dans l'approche


Christian dans la première longueur


Mélanie au relais, ou la solitude de l'assureuse...

Daniel au sommet

2 vues de la vallée du Segre.

Après cette mise en jambes, arrêt réhydratation et quelques courses à Alos de Balaguer.


L'église d'Alos de Balaguer, où nous avons pu profiter d'une plaza ombragée pour une bière bien méritée.

Puis on se dirige vers Montserrat, où l’on arrive vers 20h. Le stationnement est payant, il faut prendre un ticket. On monte en voiture le plus possible (le péage est à un petit km du site) et on butte sur une barrière. Négociation avec le  garde, on lui explique qu’on a « una reservacion », et comme il veut noter le nom de la personne qui a réservé (Mélanie), Christian et moi lui épelons à 2 voix P-l-a-i-n-c-h-a-u-l-t en espagnol, un grand moment! Il nous laisse passer et on se gare le plus loin possible, on se charge d’un max de bagage et partons en quête de l’appart hôtel.  

C'est par où?

Après avoir fait sans succès le tour du site (heureusement, ce n’est pas très grand), on demande à l’hôtel lui-même, pour apprendre qu’ils gèrent aussi l’appart hôtel. Ils nous expliquent le système de parking (9 €, mais en montrant le ticket tamponné par l'hôtel on ne paye qu’une fois et on peut rentrer et sortir autant de fois qu'on veut pendant notre séjour), nous indiquent où est notre chambre, et on s’aperçoit qu’on a laissé la voiture juste à l’entrée, et qu’on a donc trimbalé nos sacs pour rien. Pas grave, on est arrivés, et  on descend dîner à Monistrol, au bar « la Roca », un nom prédestiné pour un séjour d’escalade. Le spécial du jour est de la joue de mouton grillée, c’est délicieux !


Vendredi 8. Montserrat, voie Cavall Bernat. 

Vue depuis la chambre le vendredi matin.

La vallée depuis le belvédère de Montserrat

Vendredi, ce sera du lourd ! Christian a choisi la voie « Cavall Bernat », qui veut dire cheval dressé en Catalan. Le départ est facile, du III, puis ça se redresse dans le IV/V, pour finir par 2 longueurs de 6c où parait-il on peut tirer au clou.


Le cheval vu de profil. On va le contourner par la gauche.

Vue du pied, c'est impressionnant

Le topo de la voie

Nous découvrons le rocher, qui n'a pas l'air évident. C'est un conglomérat gris aux cailloux plus petits qu’à Riglos, plutôt fuyants.

Bernard se charge de la première longueur en III, c’est simple, il n’y a pas de point ! Puis je pars en tête dans la 2ème. Il y a des points, très espacés, qui on suscité le commentaire suivant dans Camp to camp :
 « Équipement très très large dans le bas facile (+/- 10m... mieux vaut être largement au dessus du V pour ne pas se mettre terreur) ». Terreur je me suis mis, et j’ai accepté l’offre de Christian de me lancer un bout de corde…


Ensuite ça va mieux, mais quand même,  les points restent rares, et je dis à Bernard qui m’assure quelque chose comme « attend, je mousquenotte ». Il me demande ce que ça veut dire, « mousquenotter », je lui réponds que c’est mousquetonner en serrant les dents (et les fesses aussi…).



Christian et Mélanie au relais

Bernard et Daniel dans leurs œuvres

Mélanie attaque les longueurs redressées, cotées 6c. Christian passera en libre avec quelques grognements, pour le reste des troupes ce sera une belle séance d'artif. (en tête tout de même pour Bernard).

Daniel et Bernard au sommet

Au sommet à  l'abri du vent, avec une vue superbe sur la vallée.


Christian dans la bourrasque. Notez qu'il n'a pas jeté la corde, il va la dérouler au fur et à mesure de la descente, pour éviter qu’elle ne soit emportée par le vent.

La voie de descente

Après les rappels, une marche sur les crêtes nous amène à un couloir qui redescend directement au parking à côté de la Chapelle Sainte Cécile.

Samedi 9 (matin). Espero del Mistic. 

Au départ nous avions prévu de grimper de nouveau dans le secteur de la chapelle Ste Cécile, mais en arrivant au parking, on s'aperçoit qu'un panneau, qu'on n'avait pas vu la veille, indique que la voie envisagée est dans une zone interdite pour cause de nidification.


On se rabat sur le secteur Gorros, près du camping, au dessus du monastère, que l’on atteint après un départ en ascenseur (eh oui, il y en a dans le groupe qui ne rajeunissent pas…) suivi d’une courte marche.



Le topo de la voie.5 longueurs de V, avec 2 passages en 6a en première et dernière longueur.

Mélanie et Daniel dans la dernière longueur. Le premier pas était difficile et dangereux, avec risque de retour au sol, on le fera en moulinette. 

Samedi 9 (après-midi). Blas que t'en vas. 

Quand on redescend il est encore tôt, et Mélanie et Christian repartent pour une seconde voie, alors que Bernard et Daniel optent pour un retour au monastère, pour enchaîner 4 longueurs de bière-douche-sieste-visite touristique.

La voie choisie est Blas que t'en vas, secteur Granota. 


Je laisse la parole à Mélanie pour ses impressions:

Le conglomérat de cette jolie voie est encore différent des secteurs dans lesquels nous avons grimpé jusqu’ici, mais il y a une constante : c’est toujours beau, toujours fin.
La voie commence par 2 longueurs de dalle. Le pas au départ de la 3eme longueur est très impressionnant : il faut faire un grand pas en levant bien le pied droit pour passer au dessus du toit.
Si jamais les pieds glissent, il n’y a que le vide en dessous, et rien pour se raccrocher à la paroi une fois pendu au bout de la corde. C'est le moment qu'a choisi Christian pour  laisser sa plaquette au relais, s'il avait fallu faire un mouflage, il aurait été embêté !
La suite de la longueur est une superbe traversée avec une grosse ambiance, puis la voie redevient verticale, c'est que du bonheur : à nouveau de la jolie dalle toute fine.
La dernière longueur est dans le même esprit que la précédente : une superbe traversée pour faire le tour par la gauche avant de sortir. Très belle ambiance bien gazeuse, avec une exposition à nouveau au soleil qui permet de se réchauffer.

A l’arrivée au sommet, le drapeau catalan flottant au vent nous accueille. Descente en 2 rappels dans la voie et grosse fatigue après cette longue journée.

Traversée en effet gazeuse à souhait!

Vue du monastère depuis la voie

Le drapeau de la Catalogne est partout.

Lâché de ballons depuis l'esplanade du monastère

Petite cerveza pour Bernard et Daniel. Pendant ce temps là Mélanie et Christian transpiraient encore...

La façade de l'église du monastère

Le samedi, visite au monastère des élèves des écoles La Salle, très développées en Espagne. Du nom de Jean-Baptiste de la Salle, fondateur de l'institut des Frères des Ecoles Chrétiennes, voué à l'éducation des enfants des milieux populaires. Il fut canonisé le 24 mai 1900 par le pape Léon XIII. C'était notre rubrique historique et culturelle. 

Le soir on descend dîner à El Bruc, dans une superbe auberge, située au bout d'une piste au pied de la face sud: le restaurant Vinya Nova. le lien. L'idée est de venir grimper dans ce secteur le lendemain avant de reprendre la route. 

Le dîner est servi sous la tonnelle, éclairée par de chandelles. Le menu se compose de charcuterie et de grillades (l'Espagne n'est pas un pays de végétariens!), accompagnées d'un petit rouge gouleyant.

Dimanche 10. Face sud, Agulla de Can Jorba.


Si nous avions mieux regardé le topo, nous aurions vu que le secteur envisagé la veille était fermé pour cause de nidification. 

Le plan B est une superbe aiguille, toujours sur la face sud. 5 ou 6 longueurs dans le V max, de la très belle escalade avec (refrain maintenant connu), des points bien espacés parce que ce n'est pas trop dur (qu'ils disent!).


 L'illustration sur cette photo, où le dernier point est sous les pieds de Bernard, et il n'y a rien entre lui et le relais.

Très jolie traversée


Des grimpeurs heureux au sommet

La descente se fait dans un canyon sec, qui donne l'occasion de s'amuser dans de petits rappels, des toboggans et des passages en corde fixe. 







Le retour se fera sans encombre, avec une arrivée à Pau vers 22h. Que dire de ce séjour catalan ? En un mot :  gé-nial ! Le site est magnifique, il y a de nombreux secteurs, tous accessibles facilement. Le seul bémol c’est qu’il y a tellement de voies qu’il faut plusieurs topos pour tout couvrir. Nous avons fait des voies de plusieurs longueurs équipées mais il y aussi des couennes et du terrain d’av. Le rocher est fin, comme je le disais en prélude, du conglomérat aux éléments plus petits qu’à Riglos. Il vaut mieux être à l’aise dans le 6a, même pour les longueurs de 5, car les points sont vraiment éloignés.  Le rocher est aussi très propre, même si dans le Cavall Bernat Christian a eu la désagréable surprise de voir partir un morceau de la terrasse sur laquelle il se trouvait au relais (le relais lui-même était un peu plus haut, dans du caillou bien compact, mais ça surprend !).
L’équipe était réduite mais soudée, le temps était superbe, l’hébergement en appart-hôtel est excellent, pratique et pas cher. Un spot hautement recommandable, et une expérience à renouveler.

Daniel


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