24 janvier, cascade de glace, Phantom of Paraside, Gèdre.
Pour cette première sortie de l'année, Christian a choisi la vallée d'Héas, au dessus de Gèdre. L'équipe est formée d'Ali, Daniel, François et Lloyd. Nous arrivons sans encombre au pied de la cascade, et partons pour Phantom of Paradise, 150m, 3 longueurs. L'approche est courte mais réchauffe bien, il faut remonter la pente enneigée en serpentant entre les arbres. Il fait plutôt doux, le ciel est gris avec quelques flocons. On pose les sacs à l'abri à gauche, nous sommes les premiers. Les cordées sont formées: Christian emmènera Ali et Lloyd, Daniel secondera François.
Le temps de s'équiper et nous sommes rejoints par un groupe de 4 grimpeurs, mais la cascade est large et ils choisiront un itinéraire plus à droite.
La première longueur commence par un court ressaut, un peu raide et technique, puis ça se couche un peu.
Le premier relais est une grotte derrière la cascade. Le départ de la deuxième longueur oblige donc à enjamber la glace vers la gauche pour retrouver la verticale. Un pas qui en rocher ne poserait pas de problème, mais avec des crampons aux pieds c'est une autre histoire!

Lloyd (en haut en rouge et vert) et Ali dans le ressaut de départ
Le premier relais est une grotte derrière la cascade. Le départ de la deuxième longueur oblige donc à enjamber la glace vers la gauche pour retrouver la verticale. Un pas qui en rocher ne poserait pas de problème, mais avec des crampons aux pieds c'est une autre histoire!
Ali assure Christian
Pour Ali et Lloyd le départ est un peu délicat, ils doivent gérer leurs cordes qui bien entendu se croisent, dévisser les broches, assurer les pieds, bien planter les piolets, pas simple!
Puis François s'engage en tête avec circonspection, des plantés de crampons délicats et des coups de piolets précis, tout en contrôle, de la belle ouvrage. Et en plus il reste stoïque sous les paquets de neige décrochés d'au dessus par ses petits camarades.
Après c'est mon tour, et je me dis que si je me rate, avec l’élasticité de la corde je vais me retrouver pendu 10 mètres sous le relais, je ne fais pas le fier, mais ça passe. Je goûte ensuite aux joies du débrochage, et je confirme, ça casse bien les bras.
L'arrivée au deuxième relais est une traversée vers la gauche pour atteindre une autre alcôve sous la cascade. Et en plus de la gestion délicate d'une traversée en glace, il faut passer sous une zone de ruissellement. Une bonne douche à l'eau glacée, c'est tonifiant! Heureusement le soleil est maintenant de la partie, et la vue depuis le relais est superbe.
Vu depuis le relais sous la cascade
François au relais
Lloyd attaque le premier ressaut de la dernière longueur
Quand j'arrive au relais, François me dit: Daniel, tu vas avoir du boulot. Lequel, demandai-je étonné. Eh bien Christian a mis un friend et un piton. Et le piton, il aimerait bien le récupérer. Ah! Sur ce François démarre, et je me sens bien seul dans ma grotte. Bien sûr, vu la configuration, aucune chance d'entendre François quand il va arriver au relais suivant, et il ne faut pas que je me retrouve bloqué par la corde quand il va la tirer, parce que le piton est à 3 bons mètres de moi, je ne pourrai jamais l'atteindre. Et si le friend ne veut pas sortir? Je ne veux même pas y penser. Finalement ça se passe bien, je défais le réverso quand il ne reste plus que 2 mètres de cordes, le piton saute en 2 coups de piolet, et le friend sort sans problème.
Ouf! ça c'est fait. Mais il reste à négocier la sortie, revenir sur la cascade en refaisant dans l'autre sens la traversée et en prenant une nouvelle douche glacée. Une zipette (la première de la journée, jusqu'ici c'était un sans faute!) m'envoie 5 mètres sous le relais. Heureusement ce n'est pas surplombant et je peux repartir pour une belle longueur pas trop soutenue mais dure pour les petits bras qui ont bien souffert.
Arrivés en haut une traversée dans la neige nous permet de rejoindre une ligne de rappels sur arbres qui nous ramène en bas.
François dans le dernier rappel
Enfin, les rappels nous ramènent en bas, tout est relatif, car comme le montre cette photo le dernier rappel est loin de nous déposer sur du terrain plat, et il faut quand même faire gaffe de ne pas arriver en bas de la vallée plus vite que prévu.
Après avoir récupéré les sacs, nous sommes en bas en un quart d'heure. Malgré quelques séquelles, (des bras douloureux pour Ali qui mettra une semaine pour s'en remettre, et un œil irrité pour Lloyd qui a reçu des projections de glaçons), tout le monde est content de cette belle sortie.
Daniel
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